Quelle définition de la compétence ?

Formuler le référentiel de compétence est une étape incontournable dans la mise en oeuvre d’une APC car il détermine un certain nombre de décisions qui seront prises ultérieurement. Le référentiel doit être bien défini, partagé par l’équipe de formateurs et éventuellement validé par les professionnels de la discipline.

Dans les pages qui suivent, nous nous basons sur la définition de Jacques Tardif (2006, p. 22) de la compétence :

« Un savoir-agir complexe

prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficaces

d’une variété de ressources internes et externes

à l’intérieur d’une famille de situations ».

Concrètement, pour Tardif (2006, pp 17-26), une compétence est un savoir-agir :

  • qui intègre des ressources de natures variées (cognitives, affectives, sociales, sensori-motrices) ;
  • qui les combine d’une façon particulière, unique, propre à chaque apprenant, à chaque situation ;
  • qui s’acquiert progressivement, qui se développe dans le temps ;
  • qui est contextualisée ;
  • qui permet de s’adapter à de nouvelles situations en mobilisant de nouvelles  ressources.

La notion de “savoir-agir” donne un caractère très englobant à la compétence et évite qu’elle soit réduite à un ensemble de savoir-faire et de procédures. Cela implique d’ailleurs que le nombre de compétences développées dans le cadre d’un programme de formation est généralement assez réduit.

L’idée de « mobilisation et de combinaison efficaces » rend chaque compétence indissociable des contextes dans lesquels elle est mise en œuvre et elle accorde une très grande importance à l’efficacité de la mobilisation et de la combinaison des ressources compte tenu du contexte en question. 

L’idée « d’un ensemble de ressources internes » fait référence à des connaissances, mais elle ne se limite pas seulement à ces dernières. Les ressources internes incluent aussi des attitudes, des valeurs, des approches, etc. L’idée de ressources externes est également cruciale dans toute compétence.

L’idée de « famille de situations » oblige à circonscrire l’étendue des situations dans lesquelles une compétence donnée peut être mise en œuvre. Dans le cadre d’un programme, cette idée requiert que les formateurs délimitent rigoureusement les situations qui seront intégrées dans la formation.

Toute compétence est évolutive et cette évolution est déterminable par les ressources mobilisées et combinées ainsi que par la variété des contextes de mobilisation.